Si
vous parcourez régulièrement le bulletin municipal, vous aurez le sentiment que
les personnes âgées sont un souci majeur pour l’équipe municipale (sorties,
club, repas, commémorations en tous genres). Cette population serait-elle une
cible prioritaire en souffrance ?
Dans
notre bonne ville de Saint-Mandé, seuls 7.9% des habitants avaient en 2014 plus
de 75 ans. Et paradoxalement, cette population y est plutôt moins nombreuse
que dans les autres villes de notre pays. Alors…
Une volonté électoraliste?
Cette
réponse municipale est classique mais répond-elle à des données scientifiques
un peu solides ?
* Les sujets âgés ont actuellement une formidable capacité
d’adaptation pour avoir vécu sans dommage de nombreuses transitions
technologiques et on voudrait les assimiler à des conservateurs…
* La
vieillesse est comme la jeunesse ; c’est un concept qui n’a rien
d’homogène. En 1960, on était vieux à 65
ans. Et maintenant où mettre la limite ? On confond vieillesse et
dépendance. On confond le retraité
actif, le retraité qui commence à ressentir une fragilité et le retraité en
perte d’autonomie.
Le XXIème siècle sera bien celui du
vieillissement
Vieillir n’est pas un « naufrage », ni une finalité
inéluctable mais vieillir fait partie d’un cycle biologique. On peut même
affirmer que le vieillissement de la population est le bienfait logique du
progrès humain.
La vieillesse actuelle recouvre trois
temps successifs :
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Il y a d’abord l’âge où l’on est âgé sans
être vieux. C’est l’âge de la grand-parentalité, des petits enfants…
C’est l’âge où l’on est prêt à voyager, à reprendre des études, à s’engager
dans la vie associative ou en politique… C’est l‘âge où l’on essaie de relancer
des projets bloqués par la vie professionnelle. Et c’est là où se
concentre l’action publique municipale à Saint-Mandé par calcul électoral ou par méconnaissance de
la gérontologie à un moment où le retraité
conserve une pleine liberté pour se réaliser.
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Puis survient l’âge de la vieillesse.
Les Français le situent vers 75-80 ans. D’aidant (financier, éducatif), le
retraité devient aidé avec le sentiment d’une perte d’utilité. Le danger durant
cette phase est « le syndrome de glissement » c’est à dire la
difficulté pour un individu de « remonter la pente » après une
maladie ou un accident. C’est aussi une période de solitude quand les enfants, les petits enfants pris
par leurs activités professionnelles sont moins présents et que les relations
amicales se font plus rares. C’est
à cette période que devraient débuter les actions publiques pour vaincre la solitude et le sentiment
d’inutilité tout en évitant la « ghettoïsation » des
sujets âgés.
Enfin, l’âge de la perte d’autonomie : cette troisième vieillesse ne concerne pas toutes les personnes. Au cours de cette période, le principal défi est de lutter contre la perte du lien, les contraintes de la dépendance et la logique des soins médicaux qui appauvrissent les contacts humains.
Aider les personnes âgées à faire les
bons choix de vie
C’est
sur les transitions entre ces trois âges de la retraite que devrait se
focaliser l’action publique de la ville.
Il
est inutile de dépenser les deniers publics lors de la première phase de la
vieillesse. Le jeune retraité n’a pas besoin d’être assisté. Or c’est un peu le
sentiment donné par les actions publiques entreprises à Saint-Mandé !
Identifier
les personnes âgées à risque au moment des phases de transition devrait être le
véritable objectif d’une politique municipale bien conduite.
En effet demain à 75 ans, il va devenir naturel de choisir une
nouvelle trajectoire pour mieux vivre les 10 ou 15 dernières années de sa vie.
Aider les retraités à mieux vivre leur vieillesse et leur dépendance éventuelle
relève en grande partie de la politique municipale.
La
volonté existe, la cohérence, non !
Reconnaissons que des initiatives
positives existent (La Passerelle, la
Maison des Marronniers, atelier de la mémoire, repas à domicile). Mais force
est de constater l’absence de cohérence de la politique menée. Soutenir,
conseiller, aider les personnes entrant vraiment dans la vieillesse et la
dépendance nécessite une autre vision.
A 65 ans, on n’est plus vieux même
si c’était sans doute encore le cas sous l’ère de Robert André Vivien ! Il
faut repenser les dépenses en fonction des vraies priorités. Mais cette équipe
en a-t-elle vraiment les qualités ?
A vous de juger…
Très bon article ! Pertinent et argumenté !
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